En 1965, Maurice Lagueux a complété à l'Université de Paris, sous la direction de Paul Ricœur, un doctorat de 3e cycle en philosophie appuyé sur une thèse intitulée «Merleau-Ponty et la tâche du philosophe». Il était embauché la même année au département de philosophie de l'Université de Montréal en vue d'offrir un enseignement en philosophie de l'histoire, qu'il a régulièrement assuré jusqu'à sa retraite en 2005.

Entre 1968 et 1970, il a obtenu un congé d'enseignement qui lui a permis de décrocher une maîtrise en sciences économiques à l'Université McGill où il a rédigé un mémoire sur le thème « Propriété et externalité ». À partir de 1970, l'épistémologie de l'économie devenait l'un de ses champs de recherche privilégiés qui s'ajoutait ainsi à la philosophie de l'histoire considérée tant dans la tradition analytique que dans la tradition continentale. Ses cours au département de philosophie ont également porté depuis cette période sur des questions reliées à ces domaines.

C'est dans le prolongement de ce double intérêt pour l'histoire et l'économie qu'il a aussi assuré un enseignement en épistémologie des sciences sociales et qu'il a été amené à se pencher sur l'œuvre de Karl Marx. Il a consacré un enseignement à la pensée de cet auteur tant à l'Université de Montréal qu'au département de philosophie de l'Université d'Ottawa où il a été professeur invité à trois quarts de temps en 1976-77. En 1982, il publiait Le marxisme des années soixante qui lui a valu le prix du Gouverneur général dans la section « Essais ». La même année, il accédait au rang de professeur titulaire au département de philosophie et, en 1982-83, il occupait le poste de président de l'Association canadienne de philosophie.

Depuis 1978, il a donné une partie de sa charge de cours au département de sciences économiques de l'Université de Montréal en vertu d'une entente interdépartementale. C'est dans ce cadre qu'il a assuré pendant plus de vingt ans le cours d'histoire de la pensée économique à ce département.

S'étant découvert au milieu des années 80 une véritable passion pour l'architecture, il a fait de la philosophie de l'architecture au cours des années 90 un troisième champ de recherche à côté de l'épistémologie de l'économie et de la philosophie de l'histoire. Il a publié divers articles dans ces trois domaines et en 2001, il a fait paraître un ouvrage intitulé Actualité de la philosophie de l'histoire.

Retraité de l'enseignement depuis 2005, mais demeuré pendant plusieurs années professeur associé au département de philosophie de l'Université de Montréal, il a poursuivi ses recherches principalement en épistémologie de l'économie et en philosophie de l'architecture. Dans le premier domaine, il a publié en 2010 un ouvrage intitulé Rationality and Explanation in Economics et, dans le second, il s'est engagé dans une recherche sur l'architecture des universités qui s'est concrétisée dans un ouvrage intitulé Lieux de savoir, les campus universitaires et collégiaux. Parallèlement, il publiait une réflexion philosophique d'un tout autre ordre dans un ouvrage intitulé Tout en même temps agnostique et croyant.